Comment soigner une brûlure après une radiothérapie (radiodermite) ?

brûlure après une radiothérapie

On parle vulgairement de « brûlures » lorsque l’on cite les effets secondaires potentiels de la radiothérapie au niveau cutané, mais il ne s’agit en fait pas de « brûlures » lié à un mécanisme d’agression de la peau par une source de chaleur. Il s’agit plutôt de lésions équivalentes aux coups de soleil.

Il faut savoir qu’il n’y a pas de consensus quant aux traitements préventifs ou curatifs des épithélites liées à la radiothérapie. En revanche, un certain nombre de règles d’hygiène sont essentielles afin de limiter la gravité des toxicités cutanées. Il faut éviter de porter des vêtements serrés au contact de la zone traitée, éviter les vêtements en coton, ne pas mettre de déodorant sur la zone traitée (donc éviter les déodorants dans les cancers du sein).

Comment les rayons ionisants peuvent-ils fragiliser et sensibiliser la peau ?

Les rayons ionisants sont des rayonnements invisibles qui peuvent traverser la matière et interagir avec les cellules qu’ils rencontrent. Ils sont ainsi capables de provoquer des dommages dans l’ADN des cellules pour entraîner leur destruction, les empêcher de se diviser et de se propager. C’est de cette façon qu’ils réussissent à éliminer les cellules cancéreuses. Mais ils peuvent aussi affecter les cellules saines situées dans la zone d’irradiation.

rayon ionisant radiothérapie

La peau est particulièrement sensible aux rayons, car elle est composée de plusieurs couches de cellules qui se renouvellent constamment. Quand la peau est exposée à une irradiation, elle subit une inflammation et une altération de sa structure et de ses fonctions. Elle peut alors devenir plus fragile, plus sèche, plus sensible et sujette aux infections. Des rougeurs peuvent apparaître, ainsi que des irritations, des érythèmes (assombrissement de la peau), des vésicules (petites cloques remplies de liquide), des ulcères, voire des nécroses. Ce sont toutes ces lésions cutanées que l’on appelle radiodermite.

 

Certains types de peau sont-ils plus sujets à une radiodermite que d’autres ?

La réaction cutanée à la radiothérapie dépend de plusieurs facteurs, tels que la dose totale de radiation reçue, le nombre et la fréquence des séances, la technique utilisée, la localisation du cancer, le type de peau et l’état général du patient.

Il n’existe pas de règle universelle pour prédire l’apparition et la sévérité d’une radiodermite, mais on peut toutefois identifier certains facteurs de risque :

  • Une peau fine, claire ou sensible est plus susceptible de réagir aux rayons ionisants qu’une peau épaisse, foncée ou résistante.
  • Une peau déjà fragilisée par une maladie chronique (diabète, eczéma, psoriasis, ect.), une infection (herpès, mycose, etc.), une blessure (coupure, brûlure, etc.) ou un traitement médicamenteux (corticoïdes, chimiothérapie, etc.) est plus vulnérable aux effets de la radiothérapie.
  • Une peau exposée à des sources de chaleur, de frottement ou d’irritation (soleil, vêtements serrés, déodorant, parfum, épilation, etc.) est plus sujette à l’inflammation et à la desquamation.

 

Radiodermite et zones du corps : certaines zones sont-elles plus sensibles aux brûlures post radiothérapie ?

Selon le type et la localisation du cancer, la radiothérapie peut concerner différentes zones du corps. Certaines parties du corps sont en effet plus sensibles que d’autres à l’irradiation, car la peau y est plus fine, plus plissée ou plus mobile. C’est par exemple le cas du visage, du cou, des seins, des aisselles, du thorax, de l’abdomen, du périnée, de l’anus ou des organes génitaux. Ces parties du corps sont plus à même de développer des radiodermites que d’autres parties comme les bras ou les jambes. Les troubles cutanés font ainsi partie des effets secondaires de la radiothérapie du sein ou des autres parties du corps plus fragiles.

 

Prévenir les radiodermites : quels conseils pour atténuer les rougeurs, irritations, érythèmes, sécheresse et démangeaisons post-radiothérapie ?

Il n’existe pas de mesure infaillible capable d’éviter les effets secondaires cutanés de la radiothérapie. Mais il est tout de même possible de les limiter en adoptant quelques habitudes préventives.

Avant le début du traitement, il est possible de consulter un dermatologue pour faire un bilan de l’état de la peau et traiter les éventuels troubles cutanés existants (blessure, infections, maladie de peau, etc.).

Durant la radiothérapie, il faut impérativement protéger la zone de peau irradiée du soleil et des rayons UV en portant des vêtements couvrants et en appliquant une crème protectrice anti-UV avec un indice élevé. Il est aussi vivement recommandé d’éviter les sources de chaleur comme les saunas ou les hammams, les sources de frottement (vêtements trop serrés, soutien-gorge à armature, etc.) ou d’irritation (déodorant, parfum, épilation, etc.) au niveau de la zone du corps traitée.

Si des lésions cutanées apparaissent (rougeurs, irritation, sécheresse, érythèmes, démangeaisons), il faut en informer le médecin radiothérapeute à l’occasion des consultations de surveillance hebdomadaires qui pourra prescrire un traitement capable de soulager la symptomatologie ou adapter le traitement en conséquence.

démangeaison peau radiothérapie

 

Radiodermite & crèmes

Mais quelle crème utiliser après une radiothérapie ?

La question des crèmes ou pommades préventives dépend de l’oncologue-radiothérapeute mais en cas de prescription il s’agira souvent de pommades contenant de l’acide hyaluronique. En cas d’épithélite installée en cours de radiothérapie, différentes crèmes pourront vous être prescrites pour aider à la cicatrisation (Flammazine, Cicalfate, Ialuset Plus etc.). Parfois, des soins locaux seront réalisés par une infirmière après les séances avec applications de crèmes ou pommades et pansements spéciaux.

Le lavage de la peau irradiée doit être doux après les séances : il est préférable d’utiliser un savon doux et de l’eau tiède en évitant de trop frotter. Pour sécher la peau, on évite le frottement et on tamponne plutôt avec une serviette propre et douce. Il faut aussi hydrater sa peau avec une crème adaptée recommandée par votre radiothérapeute et éviter les produits contenant du parfum, de l’alcool ou des colorants.

Dans tous les cas, il faudra éviter l’exposition solaire pendant et plusieurs mois après la radiothérapie (en général l’année qui suit) afin d’éviter d’exposer la zone traitée à d’autres rayons (en l’occurrence les UVA et UVB), exposition pouvant aggraver les symptômes et gêner la cicatrisation.

 

brulure radiotherapie traitement

 

Comment soulager une brûlure de radiothérapie? La place des médecines complémentaires pour soulager une radiodermite de la radiothérapie

Certaines médecines complémentaires peuvent aider à soulager les radiodermites liées à l’irradiation.

Huiles essentielles pour soulager une brûlure après une radiothérapie

Contrairement aux idées reçues, appliquer certaines huiles essentielles sur sa peau après chaque séance peut avoir des effets bénéfiques en cas de brûlure, sans effet bolus. Il faut tout de même s’assurer de l’absence d’allergie. Certaines huiles essentielles comme la lavande vraie ou le tea tree peuvent soulager les symptômes, après feu vert de votre médecin.

Conseils d’alimentation pour soulager une radiodermite après une radiothérapie

L’alimentation joue un rôle important dans la prévention et la cicatrisation des radiodermites. Les aliments riches en antioxydants, en vitamines, en protéines et en minéraux sont à privilégier pour encourager la régénération cellulaire et la protection de la peau.

Il faut également bien s’hydrater en buvant suffisamment d’eau pour éliminer les toxines et préserver la bonne santé de sa peau.

Il faut en revanche éviter les aliments capables d’aggraver l’inflammation ou la desquamation de la peau (plats trop riches, trop épicés, alcool, boissons gazeuses, etc.).

Coupeur de feu pour soulager une brûlure après une radiothérapie

Certains patients souhaitent recourir aux services d’un coupeur de feu pour soulager les symptômes liés à l’irradiation. La plupart des services de radiothérapie ne s’y opposent pas, si cela peut aider les patients à mieux supporter les séances. Il n’existe cependant aucune preuve scientifique fiable capable de prouver l’efficacité des coupeurs de feu. Mais de nombreuses personnes témoignent d’un bénéfice individuel.

 

Les comportements à risques à éviter pour minimiser le risque de radiodermite

En plus des mesures préventives et des traitements susmentionnés, il est important d’adopter son hygiène de vie pour éviter l’aggravation des brûlures liées à la radiothérapie.

Il faut notamment éviter :

  • de s’exposer au soleil pendant la radiothérapie et dans l’année qui suit ;
  • d’utiliser des produits cosmétiques à base d’alcool, de parfum ou de colorants et privilégier les produits hypoallergéniques ;
  • de s’épiler ou de raser la zone irradiée ou à proximité de celle-ci ;
  • de fumer ou de boire de l’alcool, ces substances qui sont néfastes pour la santé en général peuvent aussi retarder la cicatrisation et augmenter le risque d’infection.

Les brûlures et radiodermites imputables à la radiothérapie sont des effets secondaires précoces fréquents, mais variables d’une personne à l’autre et en fonction de la zone traitée. Certains moyens préventifs et curatifs permettent de limiter ces effets ou de les soulager, y compris la médecine complémentaire. Il est important de suivre les recommandations de son radiothérapeute avant de commencer un traitement et d’adopter une hygiène de vie adaptée pour favoriser la guérison de la peau.

 

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Team NovaGray

NovaGray développe des tests de tolérance à la radiothérapie à destination des patients traités pour un cancer du sein ou de la prostate. La mission de NovaGray est d'œuvrer à la personnalisation des traitements en évaluant la sensibilité individuelle de chaque patient avant le démarrage de la radiothérapie. La technologie NovaGray a fait l’objet de validations cliniques prospectives multicentriques. Les tests NovaGray sont recommandés par la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO).